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Le beuuug des idoles
8 septembre 2005

Deux semaines a Delhi

Viens de rentrer chez moi après une heure et demi de trajet au lieu de vingt minutes je dégouline ruisselle, m essors… Il pleut dans la nuit de Delhi, et quand il pleut, c’est douche torrentielle, c’est routes inondées, embouteillages, rickshaw qui tombent en panne et on se prend les vagues des voitures qui nous frôlent à toute vitesse pendant que le chauffeur répare le moteur avec des bouts de tissu et qu il nous explique quelque chose en hindi qu’on ne comprend pas… Je sors et fais les derniers mètres à pied, de l’eau jusqu’aux chevilles tant qu’à faire autant profiter d’une douche chaude complètement irréelle… D’habitude il fait beau, enfin non pas beau car très rarement de ciel bleu, mais chaud, très très chaud, et les rickshaw roulent vite, sur cinq files quand il n’y a que deux, maltraitent nos dos sur les bosses et les trous… y aurait de quoi faire une thèse sur les rickshaw tellement y a de choses à dire , je vais peut-être faire mon mémoire là dessus finalement… les négociations, les arnaques, les compteurs qui ne marchent soi disant jamais, les bâtiments qui ont soudainement brûlé ou fermé quand les chauffeurs ne trouvent pas ce qu’on cherche et qu’ils en ont marre de tourner en rond, les klaxons insupportables, les demi-tours au milieu de la route entre cent cinquante voitures qui hurlent et des vélos ou mobylettes qui sortent d’on ne sait où, les crachats des chauffeurs qu’on essaie d’éviter…

Cette semaine, j’ai fait mon premier vrai marché, à côté de ça les français n’ont pas de voix, ça hurle des prix de tout côté, en chantant, en faisant semblant d’avoir un micro à la main, on est poursuivi par des gamins et des moins gamins qui essaient de nous vendre tout et n importe quoi dans plusieurs rues de toutes les couleurs… c’est un autre monde, complètement enivrant… j’ai aussi été très impressionnée par le mec qui fait des doubles des clefs à la lime, et surtout par le fait qu’elles marchent après…

Autre grande découverte du week-end, les indiens qui font la fête… Déjà ils boivent comme des trous mais surtout ils dansent à mourir de rire… moi qui pensait maîtriser le ridicule en danse j’ai trouvé mes grands maîtres… J’ai appris quelques pas, mais je compte bien arriver à une reproduction parfaite parce que c’est génial, ils se prennent très au sérieux mais les mouvements c’est du sur grand n’importe quoi ça part dans tous les sens mais j’ai cru comprendre qu’il y avait une sorte de logique, impossible de pas exploser de rire, surtout que c’est majoritairement de la danse pour de la drague donc les regards profonds agrémentés de nos pires imitations de tombeur du samedi soir, sachant qu’elles n’arrivent pas au doigt de pied de leur technique… enfin bref, grande source d’inspiration me voici ravie… Et pour ce qui est de la musique, le remix de la musique indienne façon disco est quand même très drôle…

Quant à la bouffe, je me meurs à grand feu de leurs plats peu épicés qui m’arrachent la gueule et me font couler quelques petites larmes, pas de bonheur, malheureusement, enfin bon en général je trouve pas ça super, et puis on retrouve dans tous les plats cette odeur chaude et rance (je mets rance pour me la péter j’ai jamais su ce que ça voulait dire), la même odeur qu’il y a dans la rue, sur nos fringues… dont on se lasse très vite… et puis cette manie de mettre du curry vert partout, c’est exaspérant…

Sinon je suis définitivement bien installée dans mon grand appartement, qui a pour seul inconvénient d’être rapidement envahi de poussière terreuse, et d’avoir pour voisin une maison en démolition (pas de machines, que des gros marteaux, c’est assez impressionnant à voir) j’ai aménagé mon échantillon de merdes dans ma chambre, quelques photos et dessins et tout va bien… Par contre pas d’eau chaude, et même si l’eau froide ne suffit pas à nous rafraîchir le soir, à 7h du mat c’est un peu gla-gla mic et lola, enfin bon, paraît-il qu’à un moment on en aura, tout comme le gaz…

Et pour le boulot, ça se passe bien, je commence cependant déjà à me dire que 5 jours par semaine c’est un peu chiant, je bosse quand même 38h par semaine, ce qui ne met pas arrivé depuis… jamais en fait… m’y ferai-je ?, vous demandez-vous sûrement… je ne pense pas, répondrai-je, so je pense que je vais partir en quête d’un riche et bel indien, ce que je ne trouverai pas, parce que ça n’existe pas, même dans les pubs…

D’autre part, (je retravaille mes transitions parce que c’est vrai que le « bref, bref, bref », on s’en lasse), je me suis mise à l’hindi, j’ai 6h de cours par semaine, et pour le moment à part namaste (bonjour ou au revoir), sidha (tout droit), tiké (ok), kya (combien) et mera nam marie hai (ça je pense que ça se comprend) je suis assez limitée… ah non j’ai appris aussi à dire fuck you (ils comprennent pas les doigts d’honneur ici, ils prennent ça pour un salut amical) et nique la mère de ta femme (qui est la plus violente des insultes), mais j’ai oublié, comme quoi mon esprit est pur et d’essence non vulgaire, qui lustucru ?

Voilà voilà, ainsi finit le récit palpitant de mes premières aventures, le mot de la fin sera « fin », et puis aussi un auto-compliment car je m’étonne de ma grande faculté d’adaptation, pas de manque particulier, et je m’habitue très bien à tout… Félicitations !

Je vous embrasse tous autant que vous êtes et attend de vos nouvelles. Fitufa ! (bon d’accord ça veut rien dire)

Fin

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