Delhi-les-bains, le retour, donc.
Assez déboussolée par mon arrivée en Europe, j’étais curieuse d’observer les réactions de mon organisme à l’heure de remettre les pieds sur la planète Inde. Pas de problème, Alitalia, toujours soucieuse du bien-être des ses clients, avait pris soin de me placer pour la modique somme de huit heures d’avion a cote d’un indien de la meilleure catégorie, le baveux, gélatineux, et de trente ans mon aîné, qui ni de une ni de deux relève l’accoudoir de protection, ce dernier résistant en vain et finissant par renoncer a séparer nos deux sièges effrayés, qui colle ses cuisses contre les miennes et puis des « oh allons-y que je me retourne » et autres « oh j’te touche » en veux tu en voila. Bref, bref, bref.
Welcome back to India, ca, c’est fait.
A part ces instants magiques de première nécessite, Delhi a pris un coup de chaud (…leil haha) en deux semaines. Dans la capitale, temps agréable et doux d’un mois de mai a Aix en Provence tgv (pour la rime), soyons honnêtes c’est idéal, soyons réalistes, on est début février, nous allons donc morfler notre race dans un mois.
Mais c’est pas grave, car la vie est belle !
Oui, ça n’avait aucun intérêt.
Bref, bref, bref.
Samedi soir nous organisimes une petite sauterie de retrouvailles c’est alors que notre joie et notre innocent amusement fut perturbé par l’appel de la propriétaire vers 23h quelques peu passées mais pas de plus d’une heure ça c’est sur…. Sandrine, la diplomatie incrustée, descend tout d’un subtil mélange de sourires et de sérieux vêtue, oubliant par la même que quelques heures plus tôt elle lança dans la discussion l’idée de se peindre la gueule avec de la poudre de prière, enfin bref, elle avait la gueule bleu schtroumf malade, et elle essayait d’avoir l’air responsable c’était non seulement impossible mais aussi très drôle. Ni de une ni de deux mais de trois mains je pris mon courage et me rendis a mon tour négocier avec la proprio qui ne voulut rien entendre, foutez tout le monde dehors et on en parlera demain quand tu seras dans ton état normal. Foouuuuuu, soufflais-je, Pute-salope me dis-je, avant de m’en retourner d’un mouvement souple et élégant, ce qui n’est pas forcement évident dans un virage d’escalier.
Bref, nous fîmes migrer tout le monde et apprîmes le lendemain lors d’une grande discussion officielle que ce n’était pas normal que des garçons et des filles se retrouvent dans un appartement après 11h du soir, que nos parents n’étaient pas la pour prendre soin de nous, que nous devions avoir notre dignité et ne pas nous laisser abuser par ces frelons d’indiens qui profitent de nous, que nous étions bien jeunes, et puis pourquoi vous n’invitez pas quelques copines seulement vous vous amuseriez plus non, vous etes tellement jeunes, et puis avoir des amis males…, non mes brebis, on peut avoir UN ami a qui l’on fait confiance, mais c’est tout, d’ailleurs regarde le taux de divorce en Australie, on a pas ça en Inde… Comme qui dirait, petit choc des cultures, des propos honteux agrémentes comme à l’habitude, mais la ce fut de trop, de fourbes biscuits imbouffables. Enfin bref, entendre que ma mère, ma propre mère chair de mon sang m’a mal élevé j’ai failli lui écraser un gâteau sur le canapé.
Mais heureusement, tout fut bien qui s’achève bien et nous refumes amis pour la vie il faut bien le dire grâce aux intelligents « oui-oui vous avez raison » de Sandrine.
Voila, voila, c’était bien, c’était choueette.
Je vous salue,